Seine-et-Yvelines Numérique consacrait une nouvelle « Matinale », les 16 et 17 novembre dernier, aux solutions d’éclairage public connecté. Quelles sont les technologies existantes et comment les mettre en œuvre ? Comment financer ces travaux et quel retour sur investissement en attendre ? Qu’en retirent les communes ayant déjà sauté le pas ? La conférence a permis d’informer les collectivités des Hauts-de-Seine et des Yvelines, mais aussi de leur faire savoir que le syndicat recherchait actuellement des villes pilotes pour tester ces systèmes intelligents.
L’éclairage public représente aujourd’hui près de 30 % des dépenses électriques totales d’une collectivité. « Dans un contexte de hausse quasi-continue des coûts de l’énergie, cet enjeu est devenu crucial pour de nombreuses communes, d’autant que 80 % du parc d’éclairage public français serait encore équipé de lampes conventionnelles, beaucoup plus énergivores que les LED » a commenté Samuel Machet, Directeur Marketing et Développement Public chez Signify. A l’heure où certaines municipalités font le choix d’éteindre carrément leur éclairage la nuit – ce qui n’est pas sans poser des problèmes notamment en termes de responsabilité -, d’autres ont opté pour une rénovation totale de leur parc. Leur ambition ? Au-delà des économies d’énergie, aller vers plus d’efficience en matière de maintenance, mais également améliorer le confort de vie des habitants en optimisant la gestion de l’espace public. Car un système d’éclairage connecté présente de nombreux avantages, ainsi que les participants de la table-ronde l’ont expliqué, exemples à la clé.
Eclairage connecté : mode d’emploi
Opter pour un système d’éclairage connecté constitue un projet d’aménagement durable qui, comme tout chantier de cet ordre, suit des étapes précises. « La démarche est cadrée par un Schéma Directeur d’Aménagement Lumière et passe par trois étapes : un diagnostic électrique et matériel, la définition d’une charte lumière et l’établissement d’une charte mobilier » a précisé Jacques Silouvappane, Directeur des Services Techniques de la Ville d’Ablis. Dans cette phase, les collectivités se font généralement accompagner par un AMO (Assistant à Maitrise d’Ouvrage), possédant la méthodologie et l’expertise sur ces sujets. Cette phase préalable va également contribuer à estimer les bénéfices économiques et le retour sur investissement escompté (cinq à six ans en moyenne), cartographier les aides auxquelles la collectivité peut prétendre et enfin construire un plan de financement pour l’opération. Une fois la décision prise, la phase de rénovation proprement dite est comparativement beaucoup plus courte : la ville de Talence en Nouvelle-Aquitaine (42 000 habitants) a ainsi récemment transformé l’ensemble de son parc en moins de douze mois, constatant dès la première année une réduction de 80 % de ses coûts en matière d’énergie. Le tout sans engager de travaux titanesques puisque les technologies utilisées sont relativement simples à mettre en œuvre.
Des arguments objectifs en faveur de la rénovation
Le premier bénéfice d’un tel chantier est donc la baisse des dépenses énergétiques, pour deux raisons : tout d’abord parce que les nouvelles lanternes sont équipées d’ampoules LED longue durée (plus de 20 ans) et que cette technologie diminue fortement les puissances installées, ensuite parce qu’elles ont vocation à être pilotées à distance en fonction des besoins réels du territoires à un instant T. « En rénovant son patrimoine d’éclairage public et en le connectant, une commune sait qu’elle sera capable d’agir, en un clic ou presque, sur sa consommation » a ajouté Frédéric Lacan, Directeur Général associé chez PCM INGENIERIE. Autre atout d’un système connecté : la réduction des coûts de maintenance, grâce aux remontées en temps réel. Alertés en cas de nécessité seulement, les services techniques se déplacent ainsi plus utilement, sans avoir à faire systématiquement la tournée exhaustive de tous les équipements. Enfin, le parc d’éclairage peut également se voir équiper de capteurs (de présence, de bruit, de qualité de l’air, etc) afin de récupérer des informations factuelles : autant de données précieuses qui conduiront les élus à prendre des décisions étayées.
Bientôt une offre dédiée aux collectivités
Il y a donc un véritable enjeu citoyen à aller vers des systèmes connectés : comment en effet continuer à assurer le service public d’éclairage dans des conditions économiquement acceptables, malgré la hausse constante des prix de l’énergie ? Face à ce défi, les collectivités ont intérêt à se faire accompagner, mais aussi, comme sur d’autres sujets opérés par Seine-et-Yvelines Numérique, à mutualiser. « C’est pourquoi l’opérateur réfléchit actuellement, en lien avec Syndicat d’Énergie des Yvelines, à la meilleure manière d’apporter son aide aux acteurs publics du territoire. En optant, par exemple, pour un poste de supervision sur le modèle de celui qui traite aujourd’hui les images recueillies par les caméras de vidéoprotection » a expliqué Laurent Rochette, Directeur général de Seine-et-Yvelines Numérique. Et pour construire l’offre la plus adaptée, le syndicat souhaite procéder, comme à son habitude, à la conduite d’un projet pilote en coopération avec des municipalités : dans cette optique, les communes intéressées peuvent dès à présent se rapprocher de l’opérateur (contact-syn@sy-numerique.fr).