En tant que parent, quel rôle adopter vis-à-vis du numérique ? Les réseaux sociaux sont-ils uniquement source de soucis ? Doit-on interdire les écrans le plus longtemps possible ?
Toutes ces questions se sont posées et ont trouvé des réponses à l’occasion de l’atelier “La parentalité numérique” mené lors des Assises du Numérique, un événement organisé par Seine-et-Yvelines Numérique.
Rassemblant chercheurs, professionnels, représentants d’associations de parents d’élèves et opérateurs, l’atelier a voulu apporter un regard factuel et bienveillant autour de la vaste question de la parentalité numérique. Serge Tisseron, psychiatre et auteur des repères 3-6-9-12, a ouvert le bal.
Un peu de nuance
Il est important de poser en préambule que les écrans ne sont pas les pires ennemis des familles.
À titre personnel ou professionnel, les technologies numériques sont de formidables leviers de création, de communication ou d’information. Ironie de l’histoire, les plus jeunes maîtrisent bien les techniques de communication, mais n’exploitent pas les autres possibilités offertes par le numérique, même sur mobile.
Internet crée un premier paradigme où le parent n’est plus l’unique sachant dans le foyer. Grâce aux multiples sources d’informations plus ou moins formelles, les jeunes savent trouver des réponses et même se former via leur smartphone.
Lorsque les parents souhaitent accompagner leurs enfants sur leurs pratiques numériques, ils doivent eux-mêmes accepter la présence du numérique dans leur environnement. À titre d’exemple, inutile de diaboliser et d’interdire l’usage des réseaux sociaux tout en espérant que les enfants respectent les règles. Il est plus intéressant d’accompagner ses enfants et de prendre en main ces plateformes pour connaître leur fonctionnement, les opportunités qu’elles détiennent et les risques qu’un mauvais usage peut engendrer.
À l’inverse, les intervenants l’affirment : ils n’ont pas la prétention de partager des listes de bonnes et de mauvaises pratiques envers les parents. Une telle liste infantilise les familles, ne donne pas les clés de l’autonomie et s’avère trop rigide pour s’adapter à tous les usages.
De nombreux dispositifs se déploient
Sur le territoire des Hauts-de-Seine et des Yvelines, plusieurs opérateurs développent des projets, des solutions et des communications entre toutes les parties prenantes. De l’école à la maison, du péri-scolaire au collège, les adultes entourent l’enfant dans son parcours numérique. Autant qu’ils soient bien informés.
Plusieurs acteurs, plusieurs approches
Dans le giron de l’école et du réseau Canopée se place Clemi, un opérateur qui crée des supports à destination des enseignants, mais aussi des parents. Avec le projet “Famille tout écran”, Clemi ouvre le sujet au grand public.
Toujours avec les élèves en point de départ, Internet Sans Crainte apporte conseil et soutien aux plus jeunes. Le programme a ouvert son champ d’action à travers un nouveau volet qui s’adresse aux familles, entièrement gratuit. Internet Sans Crainte est une initiative privée et soutenue par la Commission Européenne.
Enfin, Open Asso part à la rencontre des adolescents et de leurs familles pour échanger, réaliser des sondages et organiser des rencontres. En 2015, l’association a créé l’Observatoire de la Parentalité qui rend compte des pratiques selon les informations qu’ils recueillent en masse, afin d’éviter les dissonances cognitives et orienter de façon concrète le Haut Conseil des familles, de l’enfance et de l’âge.
Enfin, aux côtés des opérateurs se trouvaient quelques représentants d’associations de parents d’élèves qui souhaitent retrouver le lien école-famille. Bien que la Semaine des Parents introduisît les familles au sein de l’établissement scolaire depuis une vingtaine d’années, la crise de la Covid-19 a renvoyé les parents à la porte des établissements. Ils sont donc en demande d’une nouvelle relation avec les enseignants, ainsi qu’un espace dédié sur l’ENT au premier degré. Ainsi, tous les acteurs de l’éducation de l’enfant coopèrent pour lui apporter le meilleur lors de son parcours, quel que soit son âge.
Accompagner son enfant dans le dédale du numérique peut sembler périlleux. Toutefois, quelques règles de bon sens et de la communication dessinent un parcours plus serein pour tous. Au niveau familial, la prévention reste la clé pour éviter les écueils. Au niveau territorial, une bonne coordination des actions et du co-travail semblent essentiels pour garantir le succès des initiatives.